Les origines de l'appellation Mont Afrique
Situé à 4 km de Dijon qu'il domine au sud-ouest, le Mont Afrique est une "table" calcaire relativement plate. Avec 600 mètres d'altitude, il s'agit du 2e plus haut sommet du massif de la côte d'Or, juste derrière le "Plain de Suzâne " qui le dépasse de deux mètres et au pied duquel passe le parcours de la course de 27 Km.2010
L'origine exacte du toponyme Afrique, assez insolite pour la région bourguignonne, n'est pas clairement établie.
Une légende locale ainsi que quelques auteurs pensent qu'il fait référence à un corps auxiliaire des légions romaines, constitué de troupes africaines, qui aurait stationné en ce lieu. La bataille dite "de Dijon" qui précède Alésia en 52 av. J.-C. oppose la cavalerie de Vercingétorix à l'armée romaine de César et à ses auxiliaires germains dans une plaine située aux environs de l'actuelle ville de Dijon. Bien que le site de cette bataille reste encore sujet à polémique (au même titre que celui du siège d'Alésia), quelques restes archéologiques essentiellement mises à jour par la famille Aubry, propriétaires exploitants agricoles de Corcelles les Monts, corrobore l'hypothétique présence dans la région de troupes africaines auxiliaires des légions romaines. Des éléments de la toponymie locale : « Camp de César », « Mont-Afrique » conforteraient cette présence. C'est la thèse, notamment, d'André Guillaume : "on y a découvert de nombreux objets et monnaies des époques gauloise et romaine, ainsi que des tuiles à rebords dont certaines avec estampille de la 8e légion appelée Africana".
M. Beaulieu, un érudit du début du 19e siècle, pense qu'il s'agit plus simplement d'un nom dérivé du latin anfractum, « croisée de deux chemins », ou d'apricus, « exposé au soleil », ce qui correspondrait mieux à la géographie du site.
Une originalité lumineuse !
puisque c'est ici que fut construit et inauguré le 28 avril 1925, le premier phare terrestre pour la navigation aérienne et considéré, celon un article du Bien Public du 27 avril 1925, comme le plus puissant du monde. Il "touchait" Rouen, Bruxelles, Anvers, Turin...
" En présence, entre autres, de M. Gaston Gérard, maire de Dijon, et du général Saconney, le phare du Mont-Afrique est inauguré le 1er juillet 1925, à 22 heures. Jusqu’en 1939, toutes les dix secondes, il va illuminer le ciel côte-d’orien d’un faisceau lumineux extrêmement puissant.
Entre 1914 et 1918, de retour des raids nocturnes au-dessus des lignes ennemies, les équipages étaient guidés par des feux puissants… Au lendemain de la Grande Guerre, le général Saconney, directeur de la navigation aérienne, chargé de mettre en place un réseau national de routes aériennes s’inspire de ce procédé initié par les Allemands.
L’idée est de jalonner les grands itinéraires traversant la France d’est en ouest et du nord au sud par des phares, environs tous les cinquante kilomètres, comparables à ceux qui bordent les côtes maritimes. Dijon, placé au croisement de ces axes principaux, est logiquement choisi pour abriter le plus puissant de tous. À six kilomètres au sud-ouest de la capitale des ducs, le Mont-Afrique qui culmine à 600 m au-dessus de la plaine de la Saône reçoit un phare Barbier-Bernard-Turenne ; Paris et Tours sont équipés d’un Sautter-Harlé, moins puissant.
Au sommet d’une tour de 12 m, une cage de verre cylindrique de 5,5 m de diamètre sur 5 m de haut abrite une lanterne herculéenne : un système optique fort complexe, une véritable prouesse technique, répartit huit lampes sur deux étages. Au bout d’un axe prenant appui dans un massif en béton, deux ou quatre faisceaux balayent l’horizon. De plus, une fente verticale permet à tout aéronef volant entre 1 000 et 4 000 m d’altitude de percevoir l’éclat de lumière. Son intensité lumineuse équivaut à 858 000 000 bougies, vingt fois plus que les phares maritimes ! |
Aujourd'hui, le mont est dominé par un relai hertzien visible de loin et est devenu l'endroit de prédilection pour les promenades dominicales des Dijonnais : depuis le chemin de ronde, le panorama vaut le détour, l'oeil contemple Dijon, la côte des vins, la plaine de la Saône, les monts du Jura et les Alpes par temps clair...avec un peu de chance, les participants des courses 12 et 27 Km du Mont Afrique pourront entrevoir le Mont Blanc !".
Un site de défense stratégique
Au lendemain de la défaite de 1870-1871, Dijon est choisie, avec Langres, Besançon, Reims, Laon et La Fère pour constituer la « deuxième ligne » du système de défense de Séré de Rivières (la première étant axée sur Verdun, Toul, Epinal et Belfort). Un ensemble de forts ceinture donc l'agglomération de 1875 à 1883 et donne naissance à la place fortifiée de Dijon. Le mont Afrique, situé à quelques kilomètres au sud-ouest du fort de la Motte-Giron, est choisi pour abriter un réduit, c'est-à-dire un ultime point de résistance d'une position comprenant un noyau (le réduit proprement dit) et des positions satellites. Bâti entre 1878 et 1879, ce réduit du mont Afrique, initialement prévu pour l'accueil d'une troupe de 600 hommes, se voit adjoindre trois positions annexes : la batterie du Camp Romain, celle de Flavignerot et celle de Roche Chainiènes. Dans le système Boulanger (1887), ce réduit est rebaptisé « réduit Lambert ». Un poste de communications optiques de forme circulaire est également construit au point culminant du mont.