La réhabilitation du patrimoine de Leuzeu... un défi et une passionnante aventure !

Il faut imaginer les lieux il y a huit ans : une jungle de ronces, d'orties, de buissons denses et au milieu un énorme tas de pierres recouvert lui aussi de buissons, voire d'arbres. Des pans de murs émergeaient de ce tas et l'on pouvait se glisser sous les voûtes, terrain d'exploration passionnant et de crapahutage pour des militaires en manœuvres, mais combien dangereux ! Quelques parties à peu près dégagées, comme la grange et la voûte de l'écurie des chevaux où pouvaient s'abriter les randonneurs, laissaient entrevoir l'intérêt du lieu.

Avec l'accord de la propriétaire, Madame de Crécy, rencontrée sur place, j'ai entrepris le nettoyage du site à l'été 2001. Il a fallu deux ans pour défricher le lieu : au départ j'étais seul avec mon fils de 15 ans et un de ses copains dans cette entreprise. Puis des gens de passage, qui aimaient l'endroit, sont venus nous aider. En même temps, des passionnés d'histoire locale nous ont appris l'exceptionnelle richesse historique du Leuzeu, légendaire sans doute comme les rendez-vous galants de Marguerite de Bourgogne, mais aussi tragiquement réelle comme les combats de la Résistance. Il s'agit de Guy Geoffroy, journaliste, résidant à Flavignerot ; d'André de Girval, agriculteur, frère de la propriétaire et père de Bruno qui exploite les terres de Collonges et du vallon de Leuzeu ; de Louis Benoît d'Urcy, ancien résistant.

La deuxième étape a été le dégagement des ruines : un travail impressionnant pour sortir des bâtiments des dizaines de mètres-cubes de pierres - parfois énormes - et de gravats. Par exemple, dans l'ancien escalier, l'épaisseur des décombres dépassait les deux mètres de haut ! Ce travail, qui s'est achevé cet été avec le déblaiement de la cuisine « des maîtres » (que se réservaient les propriétaires) et de la cour, s'est accompagné de la protection des bâtiments par la pose d'une couverture en tôles posées sur une charpente solide. Ce déblaiement, qui permet de se faire maintenant une idée des anciens bâtiments, a révélé quelques surprises comme la découverte d'une voûte souterraine sans doute plus ancienne.

En même temps, l'espace était entretenu et aménagé : un espace de pique-nique ouvert à tous, un jardin mêlant légumes et fleurs, des massifs de fleurs.

Depuis l'automne 2008, une nouvelle étape a été engagée avec la sécurisation du site par la consolidation et la reconstruction de certains pans de murs et morceaux de voûtes, tout en en réutilisant les matériaux dégagés. Le travail, sans aucun outil mécanique sauf un treuil manuel, se fait soit à l'ancienne au mortier récupéré, soit avec du ciment pour les parties les plus fragiles ou les plus exposées aux intempéries.

Dans un site enchanteur, une partie des bâtiments en voie de rénovation.

L'endroit s'est donc complètement transformé : les bénévoles qui travaillent sur le chantier peuvent s'installer sous les tôles au premier étage, avec même comme luxe un petit éclairage solaire, ou utiliser une voûte aménagée avec une grande table et une cheminée. Les promeneurs de plus en plus nombreux, en particulier des communes avoisinantes, sont accueillis. Ils peuvent utiliser l'espace de pique-nique, voire camper ou bivouaquer. Tout cela n'a été possible que grâce à un nombre grandissant de bénévoles, regroupés depuis février 2007 en une association de type loi de 1901 intitulée « De Leuzeu à l'Afrique : patrimoine et environnement » et dont le siège est à la mairie de Fleurey-sur-Ouche. Son nom est devenu « Les Amis du Val du Leuzeu » (A.G. du 26/03/2010). Cette association, forte fin 2009 de 55 adhérents, organise tous les derniers dimanches du mois, entre mars et octobre, des travaux collectifs où se retrouvent une bonne dizaine de personnes.

Et maintenant, quelles perspectives ?

L'association « Les Amis du Val du Leuzeu » vient de se porter acquéreur de ce domaine (l'espace des bâtiments et le vallon, soit un peu plus de 7 hectares) dans le but de réaliser ses objectifs :


  • Sauvegarder et sécuriser les restes des batiments de l'ancien manoir.
  • Faire de l'espace entourant les batiments un lieu ouvert et accueillant pour les promeneurs.
  • Protéger l'environnement du vallon avec son charmant petit ruisseau et sa flore de plantes rares dans notre région (grande gentiane jaune, orchis militaire albinos ...) et l'aménager avec un projet de sentier de randonnée passant par les sources (Leuzeu, Sautouze, Ecotois).
  • Aménagerla grange en refuge pour randonneurs, ce qui suppose un investisssement important par l'acquisition des lieux par l'association.
  • Perpétuer la mémoire des combats de la résistance en ce lieu.
Pour en savoir plus :
                                           
                                       manoire du Leuzeu                                            ruine Leuzeu

                                


 



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